Christophe Ecobichon

Plasticien, musicien, auteur, comédien, Christophe Ecobichon serait-il d’un autre siècle? Pleinement contemporain, son érudition, ses goûts, ses manières et l’universalisme de ses pratiques évoquent un gentilhomme de la Renaissance. Il développe cependant une façon bien à lui de s’inscrire dans le présent. Son travail plastique, nourri de milles références s’inscrit subtilement dans l’histoire de l’art et se déploie en peinture, en sculpture, installation ou aujourd’hui en gravures.

Dans la diversité de ses pratiques et de ses productions, s’impose une patte, un style immédiatement reconnaissable : une élégance, où se lie la maîtrise technique à une forme de légèreté. « Touchez, n’appuyez pas » disait Cocteau. Souvent, ces productions conjuguent principe conceptuel sous-jacent et traitement sensible. L’humour constamment affleure, comme une forme de politesse qui le lie au spectateur. 

Ses œuvres témoignent d’un goût pour la fuite du temps, le décor, la ruine mais la fantaisie n’est jamais loin, comme le sont le paradoxe et l’absurde.

La profondeur de son travail, pétri de poésie et de littérature va de pair avec une dimension ludique. Ainsi du projet de refaire en linogravure, les célèbres 36 vues de la Tour Eiffel d’Henri Rivière, en se posant aujourd’hui aux endroits précis où celui-ci les a gravées un siècle plus tôt.

Les 64 inventions d’instruments susceptibles de prendre la mesure de notions aussi abstraites que l’émoi ou le pouvoir forment un ensemble de gravures (aquatinte et eaux-fortes), qui titillent l’imaginaire de chacun. Elles prennent un caractère intemporelle comme si elles étaient sorties du cerveau d’un esprit positiviste qui aurait bu de grandes rasades d’Alfred Jarry ou trop écouté Éric Satie.

Christophe Ecobichon est né à Saint-Brieuc en 1968, titulaire du DNSEP (Tours), 1992.